Wikipedia nous apprend que :
" Le massacre de la Saint-Barthélémy est le massacre de protestants à Paris, le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy.
Ce massacre s'est prolongé pendant plusieurs jours dans la capitale, puis s'est étendu à plus d'une vingtaine de villes de province durant les semaines suivantes. "
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Revenons un peu sur cette énorme mystification historique anticatholique fondée sur l'affirmation moderne, libérale et maçonnique : "les religions sont la source de toutes les guerres dans le monde, la preuve : le Massacre de la Saint-Barthélémy…"
Eternelle ritournelle maçonique, cette affirmation se rencontre encore régulièrement un peu partout (De moins en moins semble-t-il à la faveur du rétablissement progressif de l'Histoire et de la perte de vitesse de l'influence maçonique sur les esprits, Dieu merci !)
Cette mystification a été créée de toute pièce dès le XVIIIe siècle par les dites "Lumières", en vue d'imputer à la Religion, ce qui n'est en réalité qu'un crime politique.
Mgr de Ségur (1820-1881), fils du comte Eugène de Ségur et de la célèbre comtesse de Ségur, née Sophie Rostopchine, dans son livre « Réponses courtes et familières aux objections les plus répandues contre la religion » (1851) évoque ainsi cette attaque en règle de l'Eglise au XIXe siècle :
"Les ennemis de la Religion "ont singulièrement dénaturé ce crime. Ils l'ont représenté comme l'oeuvre de la religion, tandis qu'il n'est l'oeuvre que de la haine et du fanatisme, que blâme la Religion !
Ils l'ont représenté comme exécuté par les prêtres, tandis que PAS UN SEUL n'y prit part. Il y en eut même plusieurs, entre autres l'évêque de Lisieux, qui sauvèrent tout ce qu'ils purent des huguenots, et qui intercédèrent pour eux auprès du roi Charles IX.
Si un fait est avéré maintenant sans contestation, c'est que la Saint-Barthélemy est, avant tout, un coup d'Etat politique, que la religion en a été le prétexte bien plutôt que la cause, et que l'astucieuse Catherine de Médicis, mère de Charles IX, chercha bien plus à se débarrasser d'un parti qui gênait et inquiétait chaque jour davantage son gouvernement, qu'à procurer la gloire de Dieu.
Il a plu à un poète de l'école voltairienne de représenter le cardinal de Lorraine "bénissant les poignards des catholiques". Malheureusement ce cardinal était à Rome à ce moment pour l'élection du pape Grégoire XIII, successeur de Pie V, qui venait de mourir.
Mais ces messieurs n'y regardent pas de si près !!
" Mentez, mentez toujours, il en restera toujours quelque chose ! "
(Lettre de Voltaire au marquis d'Argens).
Depuis trois siècles la haine des protestants et, plus tard des voltairiens contre l'Eglise, a tellement altéré son histoire, qu'il est très difficile d'y découvrir la vérité.
On arrange les faits, on ajoute, on retranche, on invente, au besoin. On impute à l'Eglise des crimes qu'elle déteste.
On fait peser sur la Religion des accusations odieuses :
Méfiez-vous, en général, des faits historiques où la Religion joue un rôle ridicule ou barbare ou ignoble.
Il se peut qu'ils soient vrais; et alors il faut porter tout le blâme sur l'homme faible ou vicieux qui a oublié son caractère de prêtre ou d'évêque ou même de pape, et qui, devant faire le bien, a fait le mal.
Il se peut aussi (et c'est le plus ordinaire ! ) que ces faits soient, sinon inventés complètement, du moins tellement travestis et exagérés, que l'on peut, avec justice, les taxer de mensonge.
Il est fort commode d'attaquer l'Eglise de cette façon,
mais est-ce légitime ?
Est-ce loyal ?
Est-ce sincère ? "
(1)
De son côté, et plus récemment, Jean Dumont, dans son ouvrage, « L'Eglise au risque de l'histoire », explique que « bien peu de gens savent… que ce massacre de huguenots a été précédé, six ans auparavant, en 1566, d'un massacre semblable de catholiques dans une ville.
C'était à Nîmes, le jour de la Saint-Michel (30 septembre). Cela s'appela donc la " Michelade ".
Les catholiques furent systématiquement massacrés, les prêtres et religieux égorgés.
Crime collectif et massif de fanatisme, commis de sang froid, délibérémment, sans l'excuse d'une provocation.
Or, si quelques historiens se risquent à en parler, c'est en une ou deux lignes et pour immédiatement excuser les huguenots. Pierre Miquel recourt à une excuse aberrante. Il écrit : 'Les protestants prennent leur revanche sur l'édit qui les humiliait .
Leur revanche ? Quel argument !
L'édit qui les humiliait ? Invention pure et simple.
En 1566, le dernier édit date du 19 mars 1563. C'est l'édit d'Amboise et il est encore plus généreux que l'édit de Saint-Germain.
Il humilie si bien les protestants qu'il leur accorde pour la première fois le droit de célébrer leur culte dans une ville par baillage.
En réalité les huguenots sont favorisés par Catherine de Médicis, régente pendant la minorité de Charles IX.
En effet, l 'édit d'Amboise ne fait pas qu'autoriser une plus large pratique de la religion réformée. Il ne légalise pas seulement les pillages huguenots. Il reconnaît également la constitution d'un appareil d'Etat réformé s'imposant par la force militaire aux habitants de régions entières.)
Et ce sont les catholiques qui sont humiliés: les huguenots garderont légalement ce qu'ils leur ont volé !
Alors, pour ne pas le faire apparaître, est avancée n'importe quelle excuse. Il y a tant d'édits que le lecteur ne s'y retrouve pas et que l'historien ne risque rien : il sera cru sur parole !
La vérité est celle que clame Ronsard à la même époque, Ronsard que nos historiens se gardent de citer … alors qu'il est un témoin aussi modéré qu'essentiel :
" Il ne faut s'étonner, chrétiens, si la nacelle
Du bon pasteur Saint-Pierre en ce monde chancelle.
Las ! Des luthériens la cause est très mauvaise.
Et la défendent bien, et par malheur fatal
La nôtre est bonne et sainte et la défendons mal." (2)
1524 1585
(1) Mgr de Ségur, Réponses courtes et familières aux objections les plus répandues contre la religion, Paris J. Lecoffre, 1851, p. 112-113) Ouvrage disponible en lecture numérisée sur Gallica : http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?Destination=Gallica&O=NUMM-204405
(2) Jean Dumont "L'Eglise au risque de l'histoire " 1984, préface de Pierre Chaunu de l'Institut, rééd. Editions de Paris, Paris 2002, p. 344-346.